Taylor Swift réenregistre l’ensemble des albums qu’elle avait précédemment édités avec son ancien label, Big Machine Records. A ce jour, quatre albums sur six ont ainsi été réinterprétés. L’occasion pour nous de revenir sur les droits intellectuels susceptibles de s’appliquer à une œuvre musicale.
Les auteurs d’une œuvre musicale
En principe, l’auteur d’une œuvre est le créateur de celle-ci. Dans le domaine musical, il est possible de distinguer plusieurs types d’auteurs d’une chanson :
- Le parolier (ou auteur), qui est le créateur des paroles ;
- Le compositeur, qui est le créateur de la musique (rythmique, harmonisation, mélodie, solos d’instruments, etc.) ;
- L’arrangeur, qui est le créateur de l’arrangement, c’est-à-dire un nouveau traitement de l’œuvre (apport de nouveaux instruments, intervention sur sa structure, etc.) ;
- L’adaptateur, qui est le créateur des paroles dans une autre langue que celle de l’œuvre originale (à distinguer d’un simple traducteur).
Chacun de ces intervenants est susceptible de disposer d’un droit d’auteur sur tout ou partie de l’œuvre musicale.
Les artistes interprètes d’une œuvre musicale
Bien souvent, les interprètes d’une œuvre (chanteurs ou musiciens) deviennent plus célèbres que ses auteurs. La valeur artistique et économique d’une œuvre musicale est en effet influencée par le talent des artistes qui l’interprètent.
La loi leur accorde donc un système de protection voisin de celui des auteurs (dit « droit voisin »).
Les producteurs d’une œuvre musicale
Enfin, les producteurs de phonogrammes (labels) qui ont réalisé la première fixation d’un son se voient également reconnaître des droits voisins sur les supports dont ils ont financé la fabrication et assumé la responsabilité de la production.
« Taylor’s Version »
En 2019, le label Big Machine est racheté par l’homme d’affaires Scooter Braun. Lors de cette opération, ce dernier a acquis les droits sur les enregistrements des anciennes chansons de Taylor Swift. Cette opération a été qualifiée par l’artiste de « worst case scenario » (le différend entre la star d’une part, et Scooter Braun et Kanye West d’autre part, est largement relayé, et n’aura pas échappé aux « Swifties »).
Plutôt que de s’engager dans un bras de fer compliqué contre Scooter Braun, la chanteuse a préféré retourner en studio pour produire de nouvelles versions de ses œuvres musicales.
Si ce choix ne lui permet pas d’acquérir les droits sur les enregistrements originaux de ses chansons, il s’agit néanmoins d’une solution habile lui permettant :
- juridiquement, de créer de nouveaux droits dont elle peut être titulaire ;
- économiquement, de dévaluer ses anciens enregistrements en créant de nouvelles versions plus attractives.
Unsere Empfehlung:
Le cas de Taylor Swift n’est qu’un exemple parmi d’autres permettant d’illustrer l’importance des droits intellectuels dans l’univers musical.
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