La méthode Agile est souvent perçue comme porteuse d’un risque économique lié à l’approche de travail en régie. La souplesse dans la définition de l’objet des services induirait une absence de sécurité budgétaire.
Il est vrai que, contrairement au contrat informatique basé sur la méthode Waterfall, le contrat basé sur la méthode Agile rend plus difficile la fixation d’un budget fermé dans le contrat. La sécurité budgétaire des contrats conclus en méthode Waterfall est toutefois à sérieusement nuancer, car la moindre modification (change request) est source de dérapage budgétaire. Dans le contrat Agile, la définition précise du livrable final est ouverte, ce qui peut mener à des ajustements budgétaires. Comme pour tout autre contrat, celui mené en mode Agile peut tout à fait être assorti de mécanismes de contrôle budgétaire.
Comment assurer un contrôle budgétaire efficace lors d’un projet Agile ?
Ainsi, il est possible de fixer une enveloppe globale maximale pour le projet. Cette définition peut reposer sur la détermination d’un nombre de sprints auxquels on alloue un volume fixe de ressources. Pour ce faire, il convient de réaliser une estimation du nombre de sprints nécessaires pour atteindre l’objectif (dans sa conception initiale). Le coût global est alors déterminé par avance. L’enveloppe budgétaire est fermée, la variabilité et les difficultés éventuelles se répercutant alors sur le périmètre des développements qui seront livrés à l’issue de la phase d’exécution.
Une autre technique contractuelle parfois utilisée consiste à prévoir un budget de base divisé en tranches. Chacune est activée par l’achèvement de certains objectifs intermédiaires du projet (milestones). Cela permet :
- de contrôler l’évolution du projet au regard des ressources utilisées et
- de stopper le projet si l’avancement n’est pas satisfaisant,
en limitant le budget engagé.
Dans la même optique de contrôle budget/résultats, un plan de pénalités/bonus peut être appliqué. Cela permet d’encourager le prestataire à la bonne performance, par la perspective d’une bonification. L’idée est ici aussi de veiller à ce que le projet reste sur les bons rails.
Enfin, un autre moyen (indirect) de protéger le budget du contrat Agile peut être aménagé via une faculté de résiliation unilatérale spécifique, dans l’hypothèse où un objectif prédéfini ne serait pas atteint (planning, niveau minimal de finalisation du produit…). Cela permet de mettre fin au contrat, sans devoir démontrer une faute du prestataire. Indirectement, cela permet de limiter la perte budgétaire lorsque le projet ne délivre pas les résultats escomptés.
Notre conseil :
La méthode Agile est parfois perçue à tort comme une source d’insécurité budgétaire.
Des aménagements contractuels peuvent toutefois permettre de concilier la souplesse du processus Agile avec une gestion budgétaire rigoureuse.
Si vous désirez approfondir le sujet, consultez la page dédiée aux méthodes Agile !